Une entreprise d'innovation agronomique a établi un modèle de prévision du stress thermique pour les animaux d'élevage. Le risque est extrême pour les bovins et les volailles pendant cette période de canicule.
Alors que
les températures ont dépasser les 40 degrés dans l'Ouest de la France,
l'inquiétude monte chez les agriculteurs, et notamment les
éleveurs.
L'entreprise d'innovation agronomique ITK a établi une
carte de prévision du stress thermique pour les animaux d'élevage. Cet indice, basé à la fois sur la
température et l'
humidité, permet d'
évaluer le bien-être de l'animal.
Canicule : risque mortel pour les bovins
Nous l'avions déjà évoqué :
les vaches laitières supportent mal les températures supérieures à 25 degrés et sont très fragilisées par les
épisodes de forte chaleur. Elles sont alors
plus fatiguées, se protègent du soleil,
mangent moins et ont plus de risque de faire des fausses-couches.
Les chercheurs et informaticiens d'ITK sont formels : en fonction du taux d'humidité, c'est
à partir de 31 à 38°C que le stress thermique s'accentue chez la vache. La carte établie pour ce samedi de canicule est édifiante : dans les
Landes et les
Pyrénées-Atlantiques,
un risque mortel est à prévoir pour les vaches.
Au-delà du risque de décès, avec une telle chaleur,
la production de lait diminue,
tout comme le taux de reproduction du bovin. La vache connaît parfois une augmentation de son rythme respiratoire, et à plus long-terme
une inflammation des glandes mammaires, voire un déséquilibre hormonal.
Quelles solutions pour les agriculteurs ?
Avec le
réchauffement climatique, les périodes de forte chaleur vont sans doute se multiplier et s'intensifier,
accentuant les risques de pertes pour les exploitations agricoles, qui vont donc devoir s'adapter. L'indice de neutralité thermique (entre -5 et 15°C) sera dépassé de plus en plus précocement.
En 2020, les vaches laitières ont ainsi été exposées pendant 5 mois au stress thermique, provoquant une
perte de 4 millions de litres de lait (68 à 135 litres perdus en moyenne par vache).
Les
fermes vont sans doute devoir
proposer des zones de fraîcheur (brumisateurs, aération), et les agriculteurs
suivre individuellement le comportement de leurs vaches grâce à des à des outils connectés, pour savoir à quel moment les sortir. En cas d'alerte, l'éleveur pourrait être amené à
adapter les rations alimentaires.
Les volailles pas épargnées
L'inquiétude peut légitimement grimper également chez les
éleveurs de volailles, souvent confinées (à cause de la grippe aviaire) dans des
bâtiments peu ventilés, assimilés à
de vraies fournaises lors de températures caniculaires.
Répondant à cette situation,
la préfecture de Vendée a levé les mesures de confinement des volailles pour tous les élevages. Il est conseillé aux éleveurs de volailles d'
alimenter leurs bêtes aux heures les plus fraîches, et de leur
fournir un apport en eau en permanence pour abaisser leur température corporelle.